1958 : Année record

le site des gueules noires…..

La production et le rendement croissent régulièrement. Le rendement triple en vingt cinq ans et la production passe de 46,6 millions en 1945 à 58,9 millions en 1958. C'est l'année record de production charbonnière française.

Cependant se profile déjà le spectre de la récession. Le gouvernement demande à Charbonnages de France une étude tendant à la réduction de 10% de sa capacité de production et à la fermeture des unités déficitaires. En 1960 le plan Jeanneney prévoit une réduction de la production nationale à 53 millions de tonnes pour 1965. La part du charbon dans les besoins énergétiques diminue avec la montée en puissance des énergies nouvelles. De 98% elle passe à moins de 50%.
Dans les milieux politiques et économiques, on s'inquiète et on parle de la nécessité pour l'industrie de s'approvisionner au meilleur prix, en ouvrant largement les frontières à la concurrence.
En mars 1963 éclate une grève qui durera 35 jours. Ils sont 2 000 à manifester dans la capitale, accueillis avec enthousiasme par les Parisiens, mais des dizaines de milliers dans toute la France, pour ce qui sera le dernier grand mouvement social des mineurs. Le pays tout entier, impressionné par ce conflit prend conscience que les temps ont changé et que des régions de vieille tradition industrielle, subissent à leur tour les effets des transformations qui affectent l'ensemble de l'économie française. Les « événements » de mai 68 arrêtent à nouveau l'activité des mines. En décembre le plan Bettencourt prévoit de réduire la production nationale à 25 millions de tonnes en 1975.
Le recul de la production pose le problème crucial du maintien des emplois dans les bassins miniers, d'autant que la mine était souvent le seul travail disponible dans ces régions. En 1966, Charbonnages de France entreprend une politique de conversion industrielle de ses bassins et crée la SOFIREM pour la réindustrialisation des régions minières.
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 laisse entrevoir un sursis pour le charbon. En 1981, la gauche arrive au pouvoir et le gouvernement de Pierre Mauroy décide la relance de l'activité charbonnière. Mais ce répit de courte durée ne fera que retarder l'échéance d'une fin programmée. Le 25 avril 1983 à Lille, François Mitterrand annonce que la reconversion du bassin du Nord-Pas-de-Calais a été décidée.
Le 21 décembre 1990, le siège du 10 d'Oignies, dernier puits en activité dans le Nord, arrête sa production. Après 270 années d'exploitation et 2,4 milliards de tonnes extraites, une page d'histoire se tourne.