1.Cafus … Mahus
2.Chant des Gilles du Nord
3.Chevalement du Nord
4.La Dernière Remontée
5.La musette
6.Le Briquet du Mineur
7.Le Porion
8.Le rat gaspard
9.Les Boulets
10.les maisons rouges
11.Les Murmures des Galeries
12.Une chic

Jean Charbonnier : La Voix des Gueules Noires
Naissance et Enfance
Jean Charbonnier voit le jour en 1948 à Anzin, dans le bassin minier du Nord de la France. Né d’une lignée de mineurs, il grandit au rythme des sirènes d’entrée et de sortie des puits, bercé par les récits des anciens. Dès l’âge de 14 ans, il descend avec son père pour découvrir la dure réalité du travail sous terre. Passionné de musique, il apprend en cachette la guitare que son grand-père avait ramenée d’un voyage en Belgique.
Un Mineur à la Voix de Charbon
À 16 ans, Jean devient officiellement mineur. Il travaille dur, mais chante à chaque occasion : dans les cages de descente, dans les douches après le labeur, et lors des fêtes ouvrières. Rapidement, il se fait remarquer pour sa voix rauque et puissante, marquée par la poussière de charbon et l’émotion brute de la vie des gueules noires.
Dans les années 1970, alors que le monde ouvrier est en pleine mutation, il commence à écrire ses propres chansons, inspirées par le quotidien des mineurs. Ses textes évoquent la solidarité, la sueur, mais aussi la peur des coups de grisou et la colère face aux fermetures annoncées.
Le Succès des Chansons Minières
Son premier album, « Au Fond du Puits », sort en 1976. Enregistré avec des musiciens du cru, il mélange chanson réaliste et influences blues-rock, avec des titres comme :
« La Poussière et la Peau » – Une complainte sur les maladies pulmonaires des mineurs.
« Les Hommes du Fond » – Un hommage à la fraternité entre travailleurs.
« Noir c’est Noir (de Charbon) » – Une reprise détournée de Johnny Hallyday, dénonçant la fermeture des mines.
L’album connaît un succès local et devient un hymne dans les corons. Jean Charbonnier se produit dans les cafés-concerts, lors des grèves ouvrières et même sur des scènes nationales où il côtoie des figures comme Renaud et Bernard Lavilliers.
La Chute et la Renaissance
Avec la fermeture progressive des mines dans les années 1980, Jean voit son monde s’écrouler. En 1986, il sort un album plus sombre, « Le Dernier Lampiste », où il raconte le désespoir des ouvriers laissés pour compte. Ce disque ne trouve pas le succès escompté, et Jean disparaît peu à peu de la scène musicale.
Après quelques années d’errance, il revient dans les années 1990 avec un dernier album, « Mémoire de Charbon », enregistré en acoustique. Il devient une figure de la mémoire ouvrière et est invité dans des écoles et des festivals du patrimoine minier.
Un Héritage Vivant
Aujourd’hui, Jean Charbonnier vit retiré près de Lens, où il donne encore des concerts lors des commémorations des anciens mineurs. Ses chansons sont reprises par des groupes engagés, et son titre « Les Hommes du Fond » est devenu un hymne non officiel des anciens travailleurs du charbon.
Jean Charbonnier reste un symbole du Nord et de sa fierté ouvrière, une voix noire de suie, mais pleine de lumière.