John McCoal : De la mine à la scène, la voix des travailleurs
John McCoal est une figure légendaire du folk américain, un homme dont la voix grave et sincère a porté les espoirs et les luttes de toute une génération de travailleurs. Né en 1945 dans une petite ville minière de Virginie-Occidentale, il a grandi dans l’ombre des montagnes Appalaches, bercé par les histoires de souffrance et de solidarité des mineurs.
Un destin tout tracé sous terre
Fils et petit-fils de mineurs, John McCoal n’a jamais envisagé un autre avenir que celui de descendre sous terre. À l’âge de 16 ans, il troque ses cahiers pour un casque et une pelle, rejoignant son père dans les profondeurs de la mine. Les journées sont rudes, l’air est lourd, et chaque descente est un combat contre la poussière et la peur d’un coup de grisou. Mais c’est aussi là, dans les galeries sombres, que John découvre la musique : les chants des mineurs, les mélodies folk et blues qui résonnent à la sortie du travail.
Quand la musique devient un cri
Le soir, John gratte une vieille guitare que son oncle lui a offerte. Inspiré par des artistes comme Woody Guthrie et Pete Seeger, il commence à composer ses propres chansons, des ballades sur la condition des ouvriers, l’injustice sociale et la beauté brute de sa terre natale. En 1968, après un accident qui manque de lui coûter la vie, il décide de quitter la mine et de suivre un autre chemin.
Armé de sa guitare et d’une détermination sans faille, il part pour Nashville, où il se produit dans des bars et des rassemblements syndicaux. Son premier album, Coal Dust & Broken Dreams (1972), rencontre un succès inattendu. Les chansons comme Deep in the Mine et Black Lung Blues deviennent des hymnes pour les travailleurs et les militants des droits sociaux.
La reconnaissance et l’héritage
Dans les années 80, John McCoal devient une figure emblématique du folk engagé. Il partage la scène avec des artistes comme Johnny Cash et Bob Dylan, et son album Blood & Ashes (1984) est salué par la critique. Pourtant, il n’oublie jamais ses racines : il retourne régulièrement en Virginie-Occidentale pour soutenir les communautés minières en difficulté.
À la fin des années 90, John ralentit sa carrière musicale mais continue d’écrire et de donner des concerts en soutien aux travailleurs précaires. Il s’éteint paisiblement en 2015, laissant derrière lui un héritage musical puissant, une voix qui résonne encore dans les cœurs de ceux qui luttent pour un monde plus juste.
Aujourd’hui, John McCoal est considéré comme l’un des grands troubadours du folk ouvrier américain. Son histoire rappelle que même dans l’obscurité d’une mine, une voix peut s’élever et changer le cours d’une vie.




Blackened Face / Hymn of the Women of the Mine /Lena, Lena, Lena /Marcel, the Little Miner/ North Wind/Odette the Lamp Keeper/On the path/The Black Diamond/The Black Giants/The Corons Gone Wild/The depths/The People Here