Claudine Mahy

CLAUDINE MAHY CHANTE : Les gueules noires

A l’heure ou les gens de mon âge prennent un repos bien mérité, moi , à presque septante ans je rencontre une bande de jeunes hommes, des musiciens extraordinaires, qui aiment ma musique et m’offrent une nouvelle vie, une énergie incroyable, et voilà que le monde de la musique s’ouvre vraiment pour de bon à moi !

Biographie de Claudine Mahy

C’est le 29 juin 1937, que je montre le bout de mon nez, dans une famille très unie, j’ai deux grandes sœurs , un papa et une maman. Mes cinq premières années de vie ne me laissent pas de grands souvenirs, mais je me souviens très bien du bruit des bottes sur les pavés de ma rue, dans un coron de charbonnage, entre la Sambre et les terrils.

La guerre est presque finie, quand papa est enfin de retour à la maison, blessé mais vivant. Avec la libération, arrivent des jours de grandes liesses avec musique, chansons, rire et joie. C’est à l’aube de mes huit ans, que je découvre la musique américaine, elle me plait énormément et j’ai la joie d’aller avec ma grande sœur, écouter, regarder de grands orchestres américains qui se produisent à Charleroi, au café des Brasseurs, au Monico, à l’Ancienne Belgique, je retiens surtout ces endroits, car ma sœur me confiait à Madame Pipi , ou j’étais en sécurité, le jazz était à l’honneur et moi, j’étais émerveillée.

Dans mes souvenirs d’enfant, j’en ai un autre que je n’oublierai jamais.

J’ai 10 ans, quant je suis allée voir la remontée de Prunelle, dernière jument qui travaillait dans le fond de la mine du Boubier au charbonnage n°3 de Chamborniaux (Chatelet). Je suis accompagnée de mon papa, mineur de fond de son métier, qui bien souvent me racontait son travail, la mine et les mineurs. Ca m’intéressait, j’étais curieuse de savoir. Je n’ai rien oublié de ses récits, et je les ai fais revivre dans plusieurs de mes chansons…..

ch’ti biloute