La dernière bataille des gueules noires.

727 anciens mineurs de charbon lorrains ont obtenu vendredi la reconnaissance de leur préjudice d’anxiété. La Cour d’appel de Douai a alloué à chacun d’entre eux la somme de 10 000 euros en réparation, soit un total de 7,27 millions euros, que devra verser l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), intervenant côté employeur à la suite de la liquidation de Charbonnages de France. La Cour a mis en avant l’exposition des mineurs de fond comme des mineurs « de jour » à une série de substances nocives, poussières de bois et de charbon, particules d’amiante, fumées de locomotive diesel ou encore émanations de liquides toxiques, générant « un risque élevé de développer une pathologie grave ». L’avocat s’est félicité de « l’aboutissement de tentatives qui durent depuis 10 ans » pour renforcer le droit de la prévention des risques professionnels, pour tous les travailleurs.

Dix ans après la liquidation de Charbonnages de France (CDF), le local de la CFDT-mineurs de Freyming-Merlebach n’a pas baissé le rideau. La vaste bâtisse regroupe sur deux niveaux une équipe d’une quinzaine de retraités militants. Cinq d’entre eux travaillent presque à temps plein pour défendre les dossiers de quelque 2.500 anciens mineurs souffrant de plaques pleurales, de silicose, de leucémies, de cancers du nasopharynx, du rein, de la peau, de la vessie…