La distribution de charbon aux mineurs

Mineurs de fond : 1.300 kg. en hiver ; 1.200 kg. en été (tous les deux mois).

Ce charbon contient :

25 % de gros charbon (gros morceaux de charbon, gras ou maigre, qui brûle bien et donne beaucoup de chaleur) ;

50 % de charbon fin (poussières de charbon) ;

25 % de schlamm (dépôt de charbon recueilli au lavoir).

Au lieu de ce charbon, les mineurs peuvent obtenir : 733 kg. de boulets. Ils touchent, tous les deux mois, 33 kg. de bois cassé provenant de l’équarrissage.

Employés ; 1.500 kg. de boulets ou 2.000 kg. de têtes de moineaux (tous les deux mois).

Au choix : charbon gras pour les cuisinières ou maigre pour les feux continus.

Pensionnés : 5.000 kg. de charbon par an ;

33 kg. de bois tous les deux mois. Veuves de pensionnés :

Après 30 ans de services : 3.300 kg. par an ;

Après 15 ans de services :  1.500 kg. par an. Ingénieurs : 10.000 kg. par an.

Transport du dharbon : les mineurs paient le transport de leur charbon : 400 fr. plus le pourboire. Les employés et les ingénieurs ont le transport gratuit.

(l’Enquête de la classe de fin d’études.)

Ecole de la rue R.-Salengro,  Meurchin.

Première rentrée de charbon : première expérience !

Voici quatre ans que ma tante est arrivée de Marseille.

Là-bas, elle ne se servait que du gaz. Aussi, quelle fut sa surprise de voir, par un froid matin, le charretier déverser un tas «de poussières noires devant sa porte.

En colère contre le bonhomme ahuri, elle lui dit : « Qu’est-ce, cette terre ? »

Grand’Mère intervient :

C’est votre charbon des mines que l’on vous livre !

Vous ne pouvez pas le mettre en sacs, et puis, il ne fallait

pas le vider là, mais dans la cabane !

Le charretier explique :

Madame, par ici, on apporte le charbon de cette manière. »

Toujours mécontente, elle se met en devoir de le rentrer.

Une personne qui passait lui dit qu’il fallait mettre les « gail-lettes » (1) à part.

Ma tante a trié le tas, mais elle a retiré jusqu’au plus petit morceau de charbon, ne laissant absolument que les poussières.

Aussi quand mon oncle revint de la mine, quelle fut sa surprise de voir ma tante toute noire jusqu’aux cheveux, grattant du charbon pour en retirer les minuscules « gaillettes ».

Tout le voisinage en a fait des gorges chaudes.

ARLETTE COSSU,

(Extrait de Entre nos villages.)

Ecole de la rue Salengro,  Meurchin.