Le mineur pensionné

Depuis plusieurs mois, ses cinquante ans sont sonnés. C’est fini ! le vieil ouvrier ne reverra plus le fond de la mine. Quel changement ! C’est une nouvelle vie qui commence. Il est tout perdu. A l’heure où il partait au travail, on le voit souvent sur le seuil de la porte, regardant passer ceux dont la carrière n’est pas terminée. De temps en temps, il en interpelle un dans son patois :

« Eh ! j’Gusss, in sin va gagner s’croute !» (1)

Pour passer le temps, l’après-midi, il joue aux cartes avec d’autres camarades pensionnés. Il demande des nouvelles de ceux qu’il ne voit plus. Il raconte les éboulements qu’il a vus et où il a failli être enseveli. Il raconte aussi, qu’un jour, s’étant absenté pour maladie, l’ouvrier qui le remplaçait a été tué.

Il retrace sa vie laborieuse. Sous son costume de toile bleue, il se redresse fièrement en disant : « C’est avec ce costume que j’ai rempli tout mon devoir ! »

Ecole   de   filles   de   Basly,  

Loos-en-Gohelle.