Les concours de pigeons : « Juer aux coulons » est toujours prisé chez nous. L’Union Colombophile de LIEVIN, créée en 1950, regroupe en 1970, 250 membres éleveurs et joueurs. Mais il existe aussi l’Espérance de Calonne, les secteurs Nord et Est et la Mosaïque de Galonné.
Je sais que pour certain les souvenirs vont bon train, et surtout ceux qui ont vécu avec un coulonneux. Que de dimanche passer seule à attendre avec les enfants, des fois les pigeons n’étaient pas lâcher de bonne heure souvent le temps ne le permettais pas, alors le dimanche se passait la, à attendre. J’ai vu ma mère aller porter à manger à mon père dans le pigeonnier, il attendait patiemment que ses pigeons rentrent et il ne voulait pas les louper. Il y avait aussi le dépouillement des constateurs, au bistro, et là aussi, des fois l’attente se prolongeais, pour l’épouse le dimanche se passait comme cela à attendre. Que de souvenir oui, mais aussi quelle passion. Les pigeons surtout ceux la, que l’on appelle pigeon voyageur, ont un instinct incroyable, d’après les scientifiques ils auraient un minuscule radar au cerveau qui leurs permettaient de se diriger et de retrouver leur pigeonnier. Merveilleuse créature, il faut les voir sortir du panier, faire un ou deux tours et se diriger vers l’endroit qu’ils ont repéré et retrouver leurs habitations. La Belgique est renommée pour cette pratique, nous ici dans le pas de calais ont voit passer au-dessus de notre ciel des hordes de pigeons qui ont été lâché en France et se dirige vers la Belgique. Pendant la guerre 14/18 ont se servaient des pigeons, remarquable passeur, pour envoyer des messages au-dessus des lignes ennemies. Il faut lire l’histoire d’un pigeon qui a été décoré, pour avoir transmis un message qui annonçait une attaque imminente des troupes allemande.
Les concours dans les corons.
Il y avait une activité très intense dans les corons, surtout au moment des concours. Je parle bien sur des pigeons, que nous appelions des coulons, terme bien de chez nous. Il y avait le pigeonnier, construction, soit au bout du jardin ou alors dans le grenier, avec ouverture sur le toit, la trappe avec des barres qui empêchaient le pigeon de sortir mais pas d’entrer, surtout en période de concours, le pigeonnier devait rester ouvert, mais surtout pas laisser les autres de sortir. La fierté c’était la propreté, et chaque pigeon avait sa femelle qu’il allait garder jusqu’a sa mort, des petits casiers avec une assiette pour faire le nid, qui allait recevoir les œufs. Fallait être déclarer à la mairie, car les pigeons pouvaient être mobiliser, (pour ce qui savent le héros d’un pigeon de la guerre 14 –18.) Ils avaient également leur nom, le maco, le bizet, tête blanche et bien d’autre nom. Le pigeon avec son radar, il savait retrouver son pigeonnier même a de très grandes distances. Le jour de la mise en loge, veille du concours, il y avait la sélection de celui que l’on allait mettre et qui auraient des chances d’être le premier à renter. Il y avait plusieurs méthodes pour mettre les pigeons en loges, c’est comme cela que l’on appelait la mise des pigeons au concours. Au moment de la reproduction, on surveillait le pigeon qui roucoulait autour de sa femelle, et au moment ou il la montait, on l’enlevait et il allait au panier, en espérant qu’il allait rentrer de suite pour finir l’accouplement, c’était assez barbare ? Il y avait bien sur d’autre méthode, la femelle qui couvait les œufs par exemple il y avait toujours un tour de rôle pour couver les œufs, soit que c’étais le male ou la femelle. Les coulonneux avais des œufs factices, percer d’un minuscule trou, on y introduisait une mouche, on rebouchait le coté et on le plaçait parmi les autres œufs, la femelle entendais du bruit et se disais mes œufs vont bientôt éclore, va falloir que je rentre vite Etc.… Les méthodes sont multiples, et bien sur secrète. Je vous en site quelques-uns une, je savais que mon père le faisait. Il y avait le constateur, instrument de précision, avec une horloge, une imprimante, et des petites cases pour recevoir la bague.
Mise de la bague avant le départ au concours
Ce constateur était plombé après la mise a l’heure, c’étais très sérieux, on allait mettre une bague en caoutchouc avec un numéro aux pigeons. Et les pigeons partaient à des distances différentes, environ 100 km, et pour certains concours beaucoup plus loin. Il était rare que le pigeon se perde. Souvent le lâcher de pigeon était le dimanche, mon père écoutait à la radio les heures de lâcher et il savait qu’a telle heure les pigeons allaient se présenter. Nous étions consignés dans la maison interdiction de jouer dehors, la ménagère était consignée aussi, et interdiction de pendre du linge dehors ou, toute autre chose qui aurait pu déranger le pigeon. Dans le coron c’était d’un calme. Jusqu’au moment ou les volatiles se montraient, alors la c’était l’animation du quartier, comme il y avait beaucoup de pigeonnier dans les corons, ont entendais les boites à grain que les coulonneux secouais, croyant que c’était le sien qui arrivait. Les pigeons arrivaient presque en même temps, mais c’était le plus rapide à rentrer, on lui enlevait la bague en caoutchouc, et on la plaçait dans un petit casier que l’on introduisait dans le constateur, ensuite on tournait la manivelle pour enregistrer cette bague. Il y avait le dépouillement pour connaître le vainqueur et le classement, il y avait des mises qui rapportaient de l’argent, et aussi de beaux prix, c’est comme cela que mon père avait gagné un jour un carillon, je pense aussi qu’il a dû gagner un cochon mais la je ne peux l’affirmer. Il y avait de véritable champion, et les jeunes de champion devenaient aussi des champions, a aucun moment le coulonneux aurais échangé ses jeunes ou ses œufs. Des fois il y avait du mauvais temps et le lâcher de pigeons étaient reporter au lundi, ça m’est arriver de faire la constatation quand mes frères étaient au travail. A la mort de mon père mes frères ont continué à avoir le pigeonnier, mais pas très longtemps car le jeune avait aussi d’autres occupations.
Je ne vais pas tout dévoiler les combines qu’avaient les coulonneux, mais par exemple quand il s’échangeait des œufs, pour renouveler la race de pigeon, dans leur pigeonnier, il était rare que les œufs éclos, souvent ils avaient subi un petit traitement qui allait empêcher que la race aille chez un autre conquérant. Par contre, par le mauvais résultat d’un pigeon, il finissait à la poêle. On arrivait facilement à dresser un pigeon, il se posait sur notre épaule et venait manger le grain de maïs qu’ont tenait dans la bouche.
