Les Haveuses

On a vu les outils qui servent pour l’abatage à la main du charbon ou des minerais, ainsi que ceux qui sont employés dans le travail aux explosifs. En même temps que les marteaux perforateurs à air comprimé, on a vu les marteaux piqueurs.  Il existe des appareils mécaniques permettant, d’effectuer cette opération, ils sont les haveuses dont l’emploi tend à se développer an fur et à mesure que la main-d’œuvre devient plus rare et plus coûteuse.

Elles sont surtout utilisables dans les couches moyennes ou épaisses, régulières et peu inclinées. Ces conditions ne se rencontrent pas toujours, ce qui explique que le havage mécanique se soit répandu plus vite dans certains pays, tels que les États-Unis et l’Angleterre, que dans d’autres, tels que la France. Les différents types de haveuses peuvent se classer en trois groupes d’après leur mode d’action.

*Haveuses à pic.

*Haveuses à chaîne ou à barre.

*Baveuses à disque.

La baveuse à pic diffère des perforatrices à percussion par quelques particularités notables : l’appareil doit pouvoir se déplacer horizontalement pour faire le havage ; le nombre des coups ou leur puissance doit pouvoir varier, ce qui exige un dispositif de distribution plus compliqué. L’outil est un fleuret, fixé, comme celui des perforatrices, à un piston par l’air comprimé. Il n’y a pas de rotation du fleuret. Les changements de direction, l’avancement, la   force et le nombre des coups sont réglés à la main par le mineur qui conduit l’appareil.

Les baveuses peuvent être montées sur colonne ou sur roues. Au premier type se rattache par exemple la baveuse Eisenbeiss. Montée sur un secteur denté qui lui-même, peut prendre une orientation quelconque par rapport à la colonne le long de laquelle il coulisse. On peut ainsi tracer un havage de direction quelconque. Aux États-Unis, dans les couches épaisses, on emploie fréquemment des haveuses montées sur roues. Un appareil de ce genre a par exemple, une longueur de 2m avec le fleuret, pèse 375 kg et frappe 150 à 180 coups à la minute. Les roues n’ont que 35 à 40em de diamètre, pour permettre un havage aussi rapproché du sol et aussi horizontal que possible. Le mécanisme de distribution se trouve à l’arrière ; deux poignées permettent de faire dévier l’appareil à droite et à gauche, de l’avancer ou de le reculer. L’appareil est placé sur un plancher en bois, légèrement incliné vers le front de taille pour neutraliser l’effet du recul. Ces baveuses sur roues permettent de faire rapidement un havage de Im20 à Im50 de profondeur, mais l’entaille n’a pas moins de 35 à 40cm de hauteur à l’entrée ; bien que cette hauteur ne soit plus que de 5 à 6cm au fond, la quantité de charbon réduit en poussière est élevée. En outre on ne peut faire le havage qu’au pied du chantier, et l’appareil devient très malaisé à manœuvrer si la couche devient trop mince ou que la pente atteint 15°.

Haveuses à chaîne ou à barre, au lieu d’attaquer le charbon à coups répétés d’un fleuret, le découpent à la façon d’une scie. Autour d’un bras (ou cadre) A, long et étroit, circule une chaîne armée de couteaux. Ces derniers grattent continuellement le front de taille et y creusent une rainure étroite. Le moteur, placé en B, transmet le mouvement par l’intermédiaire de la vis D, au cadre A, qu’il fait pivoter autour d’un axe vertical placé dans le bâti. En outre ce moteur fait tourner un tambour H autour duquel s’enroule une chaîne ou un câble fixé à une extrémité du chantier. Le moteur est électrique ou à air comprimé dans ce dernier cas il adopte fréquemment des turbines à air comprimé, de type simple et robuste, marchant sous une pression relativement basse. La hauteur du bâti atteint 60 à 70cm mais ne dépasse pas 35 à 40cm pour les couches minces. La longueur est de 2 m à 2.m 5, la largeur Om75 environ. Le cadre est aussi plat que possible, pour que la hauteur du havage ne dépasse pas 10 à 15cm. Sa longueur, variable suivant les modèles, est fréquemment voisine de 1m50 à 2 m.

La vitesse de la chaîne est de1m ou Im50 par seconde. Un dispositif de sûreté arrête le moteur si la chaîne se coince. La haveuse se déplace le long du front de taille en se ripant, à l’aide du câble ou de la chaîne qui s’enroule autour du tambour. Ce type de baveuses tend à se développer, car il est maniable et travaille  régulièrement, même si la pente du chantier atteint 25 ou 30°. Dans les haveuses à barre, le cadre et la chaîne sont remplacés par une barre, armée de dents, qui tourne sur elle-même en même temps qu’elle est entraînée dans le .mouvement du chariot qui se ripe le long du front de taille. Les premiers appareils de ce type avaient l’inconvénient de ne

pas assurer l’enlèvement du charbon broyé ; en outre, si une dent se brisait, il restait dans la rainure une partie non broyée contre laquelle la barre se coinçait.

Des perfectionnements récents ont remédié à ces inconvénients et les haveuses à barre sont actuellement très employées dans certains pays, par exemple en Allemagne.

Dans les haveuses à disque, le moteur fait tourner horizontalement un disque plat, armé sur sa périphérie de dents qui attaquent le charbon. Le disque est animé d’une vitesse de 20 à 50 tours par minute. Il est fixé sur le côté d’un bâti, qu’il déborde parfois de plus de 2 mètres.

Ces appareils ont l’inconvénient d’être encombrants et de ne donner de bons résultats que dans les couches peu inclinées aussi développent-ils moins que les baveuses à chaîne ou à barre.

D’une façon générale, les haveuses mécaniques, très répandues en Angleterre et aux Etats-Unis, où les conditions locales se prêtent bien à leur emploi, sont moins répandues en France et en Belgique, où les couches de charbon sont souvent minces et d’allure irrégulière.