Nom : Puits Delloye n° 1 : 1911 – 1971
Compagnie : Mines d’aniche
Date de fonçage : 1911
Profondeur : 409 m
Diamètre du puits : 4.00 m
Fonction : extraction
Date de fermeture : 1971
Chevalement : Date de construction en 1934 et 1932.
Hauteur de l’axe des molettes : 27.80 m et 26.80 m.
Diamètre des molettes : 4.00 m
Constructeur : Venot-Peslin
Treuils : électrique de 430 CV
Câbles : Plats (fabricant Gallant pour la partie mécanique et CEM pour la partie électrique)
Salle des pendus : L’impressionnante “salle des pendus”, reconstitutée au centre historique minier de Lewarde : il s’agit du vestiaire dans lequel les mineurs pendaient leurs vêtements à l’aide d’un système de poulie. Cela permettait de gagner de la place (pour par exemple installer des douches dans la même salle) et de faire sécher les vêtements d’un jour à l’autre.
Lampisterie : La lampisterie a été conservée dans son état d’origine et contient une collection de lampes. L’espace est cloisonné et le mineur, pour prendre sa lampe, passait nécessairement par une jeune fille (la lampiste), à qui il remettait un jeton qu’elle affichait sur un tableau.
Les jetons peuvent avoir trois formes :
1. Carré pour le poste du matin (6h00 à 14h00).
2. Rond pour le poste de l’après-midi (14h00 à 22h00).
3. Triangle pour le poste de nuit (22h00 à 6h00).
* L’intérêt de ce système était de savoir, à tout instant, qui était au fond de la mine, le jeton identifiant le mineur par son numéro. Ce système est toujours utilisé partout dans le monde. La collection de lampe présente l’évolution de cet outil entre le XVIIIème siècle et le XXème siècle :La lampe était à l’origine constituée d’une simple bougie fixée à un bâton. La lampe à huile est ensuite devenue la référence. Sa flamme était d’abord nue, c’est-à-dire en contact direct avec l’atmosphère. Cette lampe présente des risques très importants d’explosion en cas de présence de grisou. Elle a donc été remplacée par une lampe équipée d’un grillage (un tamis) mais qui éclairait donc moins. Le grillage a ensuite été remplacé par un verre qui avait comme inconvénients de noircir et d’être fragile. La lampe à cristal a été utilisée jusqu’en 1985. Son cristal ne noircit pas et est suffisamment épais pour ne pas casser. Elle permet de plus de détecter le grisou car sa flamme vire au bleu en présence de méthane. Son évolution permet de quantifier le grisou grâce à la hauteur de la flamme. L’ordre d’évacuation est donné dès que sa présence dans l’air dépasse les 2%. La lampe électrique, enfin, éclaire bien le champ de vision mais ne détecte pas le grisou. Elle tue aussi le travail des lampistes car les mineurs les chargent eux-mêmes. Le métier des lampistes, quoique moins dangereux que celui des mineurs, n’était pas sans risque, car ceux-ci manipulaient de l’huile, de l’essence et finalement de l’acide (pour les batteries des lampes électrique).
Localisation : cité du Champ Fleuri au nord-est. (50°19′54.08″N 3°10′21.44″E)
Historique : Commencés en 1911, les travaux de creusement du puit; n° 1 sont interrompus pendant la première guerre mondiale; Ils reprennent après la fin des hostilités et bientôt peut, avoir lieu le fonçage du puits n° 2. L’année 1926 est celle de la construction des bâtiments et des chevalets ; en 1930, la lampisterie, les lavabos, les passerelles du personnel sont aménagés de même que la recette d’accrochage au fond. En 1931, l’extraction peut commencer, elle cessera en 1971.L’idée de conserver ce siège, d’y reconstituer des collections de matériels et d’outils et d’y regrouper des documents permettent de retracer l’histoire du bassin voit le jour en 1973. Cette idée va se concrétiser petit à petit jusqu’à la constitution en 1982 de l’association du centre historique Minier.
Création du Centre Historique Minier de LEWARDE :
Les Houillères ne pouvaient pas disparaître sans laisser de témoins. En conservant les installations du jour d’une fosse type de 1’entre-deux-guerres et l’aménageant en musée de la mine, les HBNPC ont, dès le début des années 70, préparé cet ensemble unique qui perpétue l’épopée charbonnière de la région. Situé à Lewarde, près de Douai, le Centre historique minier est géré aujourd’hui par une association qui réunit la Région Nord – Pas-de-Calais et les autres collectivités territoriales et locales qui continuent l’œuvre entreprise en 1974 par les Houillères. D’autres initiatives locales permettent à certaines communes du Bassin minier de présenter au public un musée de la mine. Nous pensons à Auchel, Bruay La Buissière, Nœux-les-Mines, Harnes, Anzin et Oignies. L’histoire de la mine dans le Bassin Nord-Pas-de-Calais c’est, pour une bonne part, l’histoire de la région du Nord toute entière. Pour certains, en effet, qui dit Nord dit charbon et textile. Mais l’histoire de la mine fait partie de l’histoire de France. Sans le charbon le pays aurait-il connu le même essor industriel ? Aurait-il pu relever ses ruines aussi vite après les deux conflits mondiaux ? Qui, dans quelques dizaines d’années, à l’exception des anciens mineurs, parlera encore de la mine ou même s’en souviendra ? Certes, des terrils et certains chevalements existeront encore. Mais que peut signifier un monument si son histoire est perdue. Afin d’éviter un tel état de chose et pour apporter aux générations futures les témoignages de près de trois siècles d’activités, le Conseil d’administration du Bassin a approuvé, dans sa séance du 6 novembre 1973, le principe de la création d’un « Centre historique minier ». Ce sera d’abord un lieu de rassemblement où seront regroupés, répertoriés, classés et stockés, toutes les archives, tous les objets ou matériel ayant eu un rapport quelconque avec la mine ou le charbon. Puis il faudra les entretenir pour assurer leur conservation.
Géré par ‘Association du Centre historique minier créée en juillet 1982, le Centre de culture scientifique et technique de la mine et de l’énergie prend à cette date le relais des Houillères pour assurer le fonctionnement et ‘animation du centre. Celui-ci, reflet de la politique culturelle régionale, est administré par un conseil largement ouvert sur toutes les forces vives de la région avec des représentants de l’Etat, du Conseil régional, des Conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais, de l’Association des communes minières, de la commune de Lewarde, des syndicats et des HBNPC.Il se veut, à ce titre, ouvert à tous les publics en s’appuyant sur la connaissance de l’homme de la mine et en se tournant aussi vers les techniques nouvelles, gage d’un renouveau industriel.Dès le 10 mai, il sera ouvert au public qui pourra voir l’ensemble du carreau d’une fosse et une exposition sur la mine réservée au premier quart de ce siècle. Ceci pour le début ; bien d’autres choses s’ajouteront au fil du déroulement des travaux.
Continuant ses travaux et par là même son développement, le CHM construit un circuit minier bientôt ouvert au public. Il aura l’avantage de mieux situer, devant le public, les techniques d’exploitation mises en oeuvre à différentes époques de l’histoire du Bassin. Avec un véritable « son et lumière », le circuit minier qui courra sur 500 mètres de galeries environ, présentera au public dès février 1987, dix reproductions de chantiers du fond qui illustreront l’évolution des techniques minières des 50 dernières années.75 000 personnes ont visité le centre historique minier de Lewarde en 1987. Les aménagements mis en service ce printemps rendront encore plus attractif ce haut lieu de l’histoire minière.En effet, il faut savoir que le CHM continue son développement. Outre le circuit qui vient d’être ouvert au public, on y trouve encore : un petit train qui traverse le carreau et le circuit minier, une riche collection de fossiles, support d’une remarquable exposition pédagogique intitulée « Le charbon : une aventure de 345 millions d’années », une exposition sur le chauffage domestique individuel ou collectif, une salle réservée à des expositions temporaires, un restaurant « le Briquet », une aire de pique-nique, une extension de 6 000 mètres linéaires pour le fonds d’archives à la disposition des chercheurs. Des liens avec le CNRS et des universitaires, des publications éditées… complètent les attraits du CHM qui a accueilli plus de 100 000 visiteurs en 1988 pour les dépasser maintenant.
En 2002 : Un espace muséographique :
Le chevalement de la fosse Delloye empare de son ombre la nouvelle verrière, point d’entrée Lewarde à la hauteur d’un nouvel espace muséographique de 4 000 m². 7 M€ furent nécessaire à son accomplissement. Les musées industriels ont de nos jours, avec grand succès, renouvelé une carte de France des anciennes friches en décomposition économique et sociale. Un nouveau souffle perpétue le passé du travail, qui en ces lieux, a forgé l’identité de toute une nation. Le public vient de plus en plus nombreux chaque année (prévisions de 200 000 visiteurs par an), et aura la possibilité dès maintenant d’entrer pleinement dans l’histoire mise en scène. Dès l’entrée, le grand hall d’accueil bénéficie de boutique et cafétéria, de trois salles de réunion en sous-sol. Une exposition permanente retrace trois siècles d’histoire de la mine sur 300 m² de parcours chronologique. Le parcours s’articule autour d’une série de maquettes originales de sites miniers à différentes époques. Cette exposition occupe une partie des anciennes salles de bains du personnel de la fosse Delloye. Une salle voisine est consacrée au traitement « social » de la vie du mineur. Le côté scientifique de la démonstration n’est pas en reste. Le hall du bâtiment principal donne accès sur l’auditorium Georges-Delerue conçu comme une salle de conférence. Des colloques mais aussi des projections de films d’archives, viendront compléter dans les mois à venir une panoplie de futurs recherches historiques. Les chercheurs bénéficieront d’une salle de documentation leur permettant de consulter archives, films, documents photographiques et ouvrages. C’est dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006 que seront mis en place d’autres infrastructures comme le réaménagement en boucle du circuit minier et le traitement de l’ensemble des espaces extérieurs.